«Dans moins de 24heures, l’Ethiopie récoltera les premiers fruits de sa renaissance de son projet national le Grand Barrage la Renaissance », a confirmé dans un tweet Mohammed Al-Arusi, membre du Parlement fédéral éthiopien.
Avec le début de l’exploitation de ce méga-barrage, « l’Ethiopie a réussi à relever les défis avec ses succès », a souligné M. Al-Arusi qui est également politologue, analyste et spécialistes des questions liées au grand barrage la Renaissance.
Juillet dernier, l’Ethiopie avait achevé le deuxième remplissage du Grand barrage la Renaissance. Le gouvernement éthiopien avait alors affirmé avoir informé ses homologues égyptien et soudanais du début du deuxième remplissage de ce grand barrage, à la veille d’une réunion du Conseil de sécurité tenue à la demande du Caire et Khartoum qui réclamaient un accord global contraignant sur le remplissage et le fonctionnement de ce grand barrage.
Le Gerd (“Grand Ethiopian Renaissance Dam”) constitue, depuis le lancement du projet en 2011, une sérieuse pomme de discorde avec le Soudan et l’Egypte, tous deux tributaires du Nil pour leurs ressources hydrauliques.
Le Caire invoque un “droit historique” sur le fleuve, garanti depuis un traité signé en 1929 entre l’Egypte et le Soudan, alors représenté par la Grande-Bretagne, puissance coloniale. L’Egypte avait obtenu un droit de veto sur la construction de projets sur le fleuve.
En 1959, après un accord avec Khartoum sur le partage des eaux, l’Egypte s’était attribué un quota de 66% du débit annuel du Nil, contre 22% pour le Soudan.
N’étant pas partie prenante de ces accords, l’Ethiopie ne s’est jamais considérée liée par eux et, en 2010, un nouveau traité signé par les pays du bassin du Nil, malgré l’opposition de l’Egypte et du Soudan, supprime le droit de veto égyptien et autorise des projets d’irrigation et de barrages hydroélectriques.
Saisi l’été dernier, l’ONU avait recommandé aux trois pays de poursuivre leurs pourparlers sous l’égide l’Union africaine (UA). Le Caire et Khartoum, inquiets pour leur approvisionnement en eau avaient demandé à Addis Abeba de stopper le remplissage du barrage.
L’Ethiopie avait néanmoins procédé en juillet dernier à la seconde phase de remplissage du barrage, annoncé comme un des plus gros d’Afrique avec un objectif de production initiale de 6.500 mégawatts, revue à la baisse à 5.000 MW, pour un coût total estimé à 4,2 milliards de dollars (3,7 mds d’euros).
Situé sur le Nil Bleu, à une trentaine de kilomètres de la frontière soudanaise, le Grand barrage de la Renaissance est long de 1,8 kilomètre et haut de 145 mètres.